Vous l’avez attendue avec impatience, votre deuxieme part de notre dossier via Noir Desir.

J’ai voici. Inspirez, soufflez, inspirez, plongez !

Deuxieme part de notre dossier consacre a Noir Desir. Pour relire J’ai toute premiere part, c’est par ici :

1996 a 2003 : L’or du nouveau monde

Nous avions laisse Noir Desir se debattre avec le changement du bassiste Frederic Vidalenc avec Jean-Paul Roy. Ce changement de musicien ne s’fait moyennement sentir : Roy trainait dans l’entourage du groupe de beaucoup de annees. Pourtant Noir Desir entame 1 virage severe avec un album decidement plus sage que Tostaky. La preuve avec Un jour en France ou le riff principal, une nouvelle fois reconnaissable entre mille, sert 1 titre engage tout d’un rock consensuel : le clip en mode dessin anime marche alors en boucle dans M6 (oui dans M6 !).

Au dela de le titre pas franchement reussi, 666.667 club gravite la page du rock abrasif pour proposer plus de serenite et les explosions que paraissent Fin de siecle ou Comme elle vient paraissent tellement maitrisees qu’elles en perdent une grande partie de leur substance. La ou Noir Desir lachait nos chevaux, le groupe garde desormais la main sur la bride, cela apporte une evidente reussite en titres les plus calmes, comme Ernestine et son doux hurlement triste, le melancolique A ton etoile ou le superbe A Notre longue. Neanmoins, l’ensemble, reecoute apres Tostaky, sonne finalement tristement apaise.

Vous me direz que je suis assez severe avec votre album bon du debut a Notre fin, c’est en general bon mais je l’ai tellement ecoute que je crois qu’il me sort legerement des oreilles maintenant. Imaginez qu’en boite de nuit, on entendait alors souvent L’homme presse et que, aussi aujourd’hui, i§a ne sera gui?re rare de le lire dans les mariages coince entre Cotton eye Joe de Rednex et Di?s Que la musique est excellente de Jean-Jacques Goldman. Jamais un bon signe

La suite de Noir Desir se fait avec le reellement etrange One trip/one noise, votre album. de remix. Cette demarche est plutot etonnante venant tout d’un groupe de rock. Au menu on trouvera Treponem Pal pour un One trip/one noise entre dub et trip-hop, les Islandais de GusGus pour un Tostaky completement destructure, Anna Logik pour une version jazzy qui ne rend jamais justice a Lolita nie en bloc, Sloy qui attaque sauvagement Les ecorches ou Yann Tiersen qui fera du Yann Tiersen sur A ton etoile. Cette derniere chanson se retrouvera Du Reste sur l’album Black session de Tiersen avec Cantat au chant. La periode entre 666.667 club et Plusieurs visages des figures est Du Reste l’occasion concernant le groupe de multiplier des apparitions et les hommages. On le voit reprendre Ces gens-la de Brel dans la compilation Aux suivants, participer a Liberte de Circulation (compil pour le GISTI, Groupe d’Information et de Soutien des Immigre-e-s) avec une reprise de John Lennon, Working Class Hero (en collaboration avec Akosh Szelevenyi qui apparaissait deja sur certains morceaux de 666.667 club) et une reprise collective de Serge Gainsbourg, Mes p’tits papiers. Tandis que sort En route pour le bonheur, coffret de raretes et faces B de 3 CD, en 2000, Serge Teyssot-Gay en profite Afin s’inscrire sur soulsingles de sortir le deuxieme album solo, On croit qu’on en reste sorti ou il troque avec plaisir l’anglais pour le francais : au menu quelques morceaux d’anthologie tel Ces gens d’ici, sa rythmique crade et ses paroles desesperees, le sublime Notre folie qui marche sur 1 fil tendu au dessus du precipice, Tout le monde reste dans le coup aux influences rap dans la facon de chanter/parler de Teyssot-Gay ou l’orientalisante Noir sur blanc. On retrouve Noir Desir chez les Tetes Raides sur L’iditentite de l’album Gratte poil (album dans lequel on retrouve Tiersen) puis sur Volontaire d’la compilation Climax de Bashung (ou l’on croise ici aussi des reprises de Brel ainsi que Gainsbourg).

De l’avis de tous, les experimentations de One trip/one noise, conjuguees a toutes les diverses participations mentionnees plus haut, auront conduit Noir Desir a s’ouvrir a autre chose que le rock. Cette ouverture va i?tre a l’origine de Plusieurs visages des figures qui voit le jour en 2001 et qui est la meilleure des ventes du groupe. Il faudra penser qu’aucun Francais n’est passe a cote de la belle ballade Le vent nous portera (250.000 singles vendus!) via laquelle il y a la guitare de l’expat le plus celebre, Manu Chao. Que dire de votre album sinon que c’est votre 666.667 club qui aurait vraiment touche son but. Chaque titre ou limite reste formidablement reussi dans une atmosphere loin du rock enerve de Tostaky. Quelques explosions parsement quand meme l’album comme Lost ou Le grand incendie qui savent s’envoler tel il faudra ou encore Son look 1 qui rappelle que Noir Desir sait aussi manier l’acier trempe. Mais c’est la serenite qui l’emporte sur Plusieurs visages des figures : L’enfant roi, Plusieurs visages des figures, A l’envers a la zone (dont le clip qui insiste concernant la mecanisation du boulot est a voir). Seul L’Europe, long, reellement long morceau (environ 23 minutes!), totalement experimental peut rendre l’auditeur dubitatif. Cela se degage tout de meme de une telle piece magistrale une ambiance completement prenante en part grace au duo de voix Bertrand Cantat/Brigitte Fontaine, en part grace a votre musique qui part dans la totalite des sens (on y croise meme une tronconneuse!). A l’oppose, 1 titre ne va qu’attirer l’integralite des suffrages : l’adaptation tout d’un poeme de Leo Ferre, Des armes, qui prend aux tripes. Une reprise de Leo Ferre qui suit celles de Brel, de Gainsbourg, il ne manquait plus qu’une reprise de Brassens, 1 gui?re que franchit Noir Desir des mois plus tard avec Notre roi sur la compilation Mes oiseaux de passage ou on retrouve de nouveau Tiersen et les Tetes Raides.