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Etymologiquement, le terme « courtois » fait reference a la cour (de l’ancien francais cort). En vieux francais, le commentaire corteis te prend le sens d’« honnete », « loyal ». Par ailleurs, cela est courtois s’oppose a cela est « vilain », c’est-a-dire individu rude et grossier du paysan. Enfin, la notion de courtoisie renvoie a un ensemble de valeurs, de regles de savoir-vivre et surtout a une conception bien particuliere de l’amour, car nul ne pourra etre au mieux courtois sans aimer.
L’amour courtois
L’amour courtois est une conception de l’amour de nous Afin de une femme qui est nee au xii e s., dans le midi en France, avec les troubadours occitans, ainsi, qui s’est eteinte dans la seconde moitie du xiii e s. Elle semble s’i?tre developpee ensuite au Nord, au milieu des trouveres, ainsi que dans iraniansinglesconnection d’autres pays d’Europe, principalement germaniques, au milieu des minnesanger.
Amour courtois et fin’amor
Plus que le reflet fidele de la societe qui, malgre l’affinement progressif en vie de cour, reste assez fruste, la courtoisie represente son modele ideal : profond sens de l’honneur, importance d’une parole et du serment, noblesse des sentiments, conduite genereuse, politesse dans le langage et les manieres, ainsi, surtout primaute de l’amour. Effectivement, « Notre courtoisie est une conception a la fois une vie et de l’amour » (Jacques Zink), ainsi, si l’amour courtois doit etre distingue de la courtoisie au sens large du terme, il en constitue une dimension tellement consequente que nos termes d’amour courtois et de courtoisie ont souvent ete employes indifferemment.
Notre fin’amor (« amour bon ») designe plus precisement une religion de l’amour. C’est moins une etiquette ou un ensemble de regles, tel on pourrait le croire en lisant des 31 articles formules par Andre Notre Chapelain dans son opuscule Tractatus de Amore (Traite de l’Amour, 1184), qu’une ideologie mystique qui place l’amour au sommet de l’integralite des lois sociales et religieuses.
Une conception de l’amour issue du modele feodal : la dame suzeraine
L’amour courtois n’est ni libertinage, ni passion brutale, Il semble limite une ascese concernant le chevalier, obligee de, Afin de meriter la femme que celui-ci apprecie, se soumettre entierement a elle. Notre dame reste suzeraine, le chevalier reste le vassal. Afin que l’amant ne puisse jamais user de le pouvoir Afin de soumettre sa belle, celle-ci reste souvent d’un rang social superieur a celui du chevalier.
J’ai relation amoureuse est regie via un veritable code du « savoir aimer ». La dame est hautaine, meprisante et semble inaccessible. Notre chevalier se devra de la venerer, de s’humilier pour elle (tel le Lancelot de Chretien de Troyes, qui, pour delivrer Guenievre, devra monter sur l’infamante charrette des condamnes) ; il doit tout accepter, meme le deshonneur, dans une discretion totale, pour esperer obtenir enfin que la dame accepte ses hommages.
Cette conception de l’amour transpose, dans le domaine des rapports d’homme a cousine, les idees de soumission, de merite et de generosite sur lesquelles repose l’exercice d’la chevalerie.
Notre confusion de l’amour et du desir
L’amour courtois repose essentiellement sur la notion de desir qui, ici, se confond entierement avec l’amour. Et, puisque le desir disparait lorsqu’il reste assouvi, l’amour, pour perdurer, doit etre Complique a satisfaire. Cela explique la position de superiorite d’une dame, qui doit toujours paraitre insaisissable sans pour autant rester totalement inaccessible (car l’amour courtois n’est gui?re un amour platonique).
Une telle conception implique que celui-ci n’y a jamais d’amour possible au mariage puisque, dans la relation d’epoux a epouse, le desir est en mesure de etre sans cesse assouvi. Dans une telle logique, la jalousie reste souvent percue tel une vertu dans la mesure ou elle decoule de cette insatisfaction fondamentale et stimule avec la meme le desir.
L’importance accordee au desir explique i nouveau que l’amour courtois se a souvent vers un objet defendu et penche donc volontiers vers l’adultere, la dame convoitee etant beaucoup souvent l’epouse d’un autre. Un tel amour est donc habituellement concu dans le secret, ainsi que le nom de la dame, qui reste donne dans un senhal, c’est-a-dire un nom code, tandis que les lauzengiers et les gelos perfides surveillent l’amant concernant le denoncer au mari.
Si la courtoisie est un phenomene de civilisation, la doctrine amoureuse qui l’accompagne, contraire aux enseignements de l’Eglise et reellement eloignee des usages de l’epoque, doit avant tout etre comprise tel 1 jeu litteraire.